28 May 2019
La Croix-Rouge luxembourgeoise dévoile son rapport d’activité 2018. Au-delà du bilan de l’année passée, cette présentation a été l’occasion de revenir sur des événements marquants et de tracer des perspectives sur les actions en cours.Parmi toutes les problématiques qui peuvent conduire à l’exclusion sociale, celle du logement est aujourd’hui au Luxembourg la plus difficile à résoudre. Qu’il s’agisse de jeunes mères seules, de personnes sans emploi ou souffrant de longues maladies, ou encore de sans-abri, l’accès à un logement adapté et abordable est un impératif. Ce constat, constant depuis plusieurs années, a conduit la Croix-Rouge luxembourgeoise à mettre en place une stratégie logement coordonnée, alors que différents services étaient déjà actifs dans le domaine, auprès de différentes populations cible.Michel Simonis, directeur général de la Croix-Rouge, souligne ainsi que « en 2018, plusieurs milliers de personnes ont été hébergées dans nos structures, pour une nuit ou tout au long de l’année. La hausse constante du coût du logement a des conséquences pour les personnes vulnérables. Qu’il s’agisse des fins de mois difficiles pour les salaires modestes, de problèmes à garder son logement en cas de perte d’emploi ou de maladie longue durée, de la difficulté à obtenir un bail lorsque l’on est un réfugié, ou que l’on soit une personne âgée, toutes les classes d’âge sont concernées. »
Téléchargez le rapport d’activité iciGilles Dhamen, directeur des activités Solidarité, explique que « c’est ce constat et des propositions de nos collaborateurs qui nous ont amené à prendre la décision de renforcer notre engagement dans le domaine du logement. Nous avons mis en place une cellule transversale dédiée qui va collaborer avec d’autres acteurs publics et privés. Son but est de faciliter le développement de projets qui incluent des populations socialement vulnérables ». Concrètement, la Croix-Rouge pourra par exemple apporter son aide aux acteurs qui souhaite s’engager à lutter contre la pénurie de logement en contribuant notamment à la mise en œuvre de solutions innovantes, collaboratives, favorisant la mixité sociale et complémentaires aux initiatives existantes. Gilles Dhamen poursuit ainsi : « Il y a souvent des questions qui se posent et auxquelles des propriétaires ou des porteurs de projets ne sont pas certains de pouvoir répondre. Comment obtenir des aides publiques ? Comment calculer un loyer socialement raisonnable ? Comment trouver des locataires pour assurer une mixité sociale ? Comment gérer l’immeuble ? De par notre expérience, nous savons comment y répondre, ou tout au moins comment trouver la réponse. Et nous mettons ces compétences à disposition de ceux qui veulent travailler avec nous. »
Téléchargez le magazine iciMarc Crochet, directeur général adjoint de la Croix-Rouge, est quant à lui revenu sur le soutien au Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018. La Croix-Rouge luxembourgeoise va lancer un projet de construction de maisons pour des survivantes de violences sexuelles, qui leur permettra faciliter leur réinsertion sociale, ainsi que la conquête de leur autonomie financière : « un toit, c’est un abri contre les aléas météorologiques, mais c’est aussi un moyen d’assurer sa sécurité et de s’insérer dans une vie collective. Ces éléments sont essentiels pour réussir à reconstruire sa vie, en particulier pour des personnes qui sont quelques fois rejetées par leur famille ou leur communauté d’origine… Ce qui est souvent le cas des victimes de violences sexuelles. Construire une maison pour quelqu’un, c’est lui permettre de reconstruire sa vie. » Le soutien concerne l’Hôpital de Panzi, dirigé par le Docteur Mukwege. Cet établissement de santé fournit des soins à une population d’environ 450.000 habitants de la ville de Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Il est notamment spécialisé dans le traitement des pathologies gynécologiques, en particulier les blessures dues aux violences sexuelles. La Croix-Rouge luxembourgeoise travaille aux côtés de Denis Mukwege en soutenant la réhabilitation et l’extension de l’hôpital face aux besoins grandissants sur place. « Une première étape est franchie : nous avons mis au point, avec des partenaires, un plan directeur pour l’extension de l’hôpital, pour lui permettre de passer à terme à une capacité de 530 lits alors que l’hôpital a été conçu initialement pour 125 lits. »En conclusion Michel Simonis a souligné combien le développement des activités de la Croix-Rouge luxembourgeoise se fait grâce aux bénévoles, aux dons, au soutien et la collaboration avec les pouvoirs publics et d’autres acteurs. « Cette croissance est visible dans les chiffres : le 31 décembre de l’année dernière, nous avions près de 2.400 employés, un chiffre en progression de 7 % par rapport à l’année dernière. Et cette croissance se fait parce que nous adaptons en permanence notre activité aux besoins du terrain, avec comme guide nos principes généraux, qui nous amènent à soulager les personnes vulnérables. »